Il n’est pas toujours facile de comprendre la différence entre contrôle interne et contrôle de gestion. Pourtant, ce sont deux fonctions complémentaires pour la bonne gestion des entreprises. Au-delà d’un simple rappel des définitions, il est important de distinguer concrètement leurs activités respectives au sein de l’entreprise.
Par exemple, le contrôle interne utilise peu les chiffres comptables de l’entreprise, alors que le contrôle de gestion, lui, est en lien étroit avec la comptabilité et manie les chiffres quotidiennement. Prenez le temps de l’article pour faire le point une fois pour toute sur ces différences et comprendre enfin leur rôle respectif.
Contrôle interne et contrôle de gestion : définitions
> Quelle définition donner au contrôle de gestion ?
D’après le Plan Comptable Général (PCG) III, la norme de référence comptable qui définit les règles applicables aux entreprises françaises, le contrôle de gestion est « l’activité visant la maîtrise de la conduite raisonnable d’une organisation en prévoyant les évènements et en s’adaptant à l’évolution, en définissant les objectifs, en mettant en place les moyens, en comparant les performances passées et futures et les objectifs, en corrigeant les objectifs et les moyens. »
Ainsi, le contrôle de gestion s’intéresse aux risques pouvant affecter le modèle économique de l’entreprise. Il est généralement rattaché à la Direction Générale de l’entreprise.
> Quelle définition donner au contrôle interne ?
Le Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission (COSO), organe de référence sur la question, définit le contrôle interne comme « un processus mis en œuvre par l’organe de direction, le Conseil d’Administration, les dirigeants et le personnel d’une organisation, destiné à fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des objectifs suivants :
– Stratégiques : alignement des missions avec les objectifs d’entreprise ;
– Opérationnels : utilisation efficace et efficiente de vos ressources ;
– Rapports financiers : fiabilité des informations financières ;
– Conformité : respects des lois et de la réglementation.
Ainsi, le contrôle interne a pour objectif de donner les clés d’une meilleure maîtrise des processus pour réaliser les objectifs de l’entreprise, quelle que soit sa taille. Il doit être totalement indépendant de la Direction Générale.
Les procédures de contrôle interne et de contrôle de gestion : des différences marquées
Les termes « contrôle de gestion » et « contrôle interne » peuvent faire l’objet d’une confusion, pourtant leur cadre de mise en œuvre est bien différent.
Le contrôle de gestion se base avant tout sur les chiffres comptables, souvent issus de logiciels de comptabilité. Il a pour vocation de s’assurer que la gestion et la pérennité financières de l’entreprise sont bonnes. Sa démarche est structurée par l’élaboration et le suivi des budgets.
Bien que les comptes d’une entreprise doivent être audités par un établissement externe, le contrôle de gestion ne fait pas appel à l’audit interne et, selon la loi, il ne fait pas l’objet d’audit externe.
Le contrôle interne est quant à lui centré sur la construction et l’analyse du fonctionnement opérationnel de l’entreprise. Il utilise non seulement l’audit interne afin de vérifier la bonne application des procédures et peut-être, selon les exigences légales applicables, audité par un organe externe qui vérifie son existence et sa validité.
Contrôleur de gestion et contrôleur interne : que font-ils au quotidien ?
Les tâches qui relèvent spécifiquement du contrôle interne ou du contrôle de gestion permettent d’en comprendre les spécificités et de mieux cerner leurs particularités.
Les activités et processus liés au contrôle de gestion englobent entre autres :
– La mise en place d’une comptabilité analytique ;
– L’établissement du budget ;
– Le suivi des dépenses et recettes ;
– L’analyse du bilan et du compte de résultat ;
– L’analyse de coûts ;
– Le suivi de la trésorerie ;
– L’établissement d’un rapport financier sur une thématique donnée (marge d’un produit, rentabilité d’un département…).
Les activités comprises dans le cadre du contrôle interne sont :
– Le suivi de la réalisation des contrôles ;
– L’automatisation des contrôles avec un logiciel de contrôle interne ;
– La réalisation des surveillances de contrôle ;
– L’enregistrement et l’analyse des incidents ;
– La conduite d’une révision des risques ;
– La description des processus ;
– Le suivi des projets de diminution des risques ;
– L’établissement d’un rapport annuel de contrôle interne.
Une différence illustrée par leur position dans l’organigramme
S’il n’est plus besoin de mettre en avant leurs différences, s’intéresser à la position du contrôle interne et du contrôle de gestion dans l’organigramme hiérarchique de l’entreprise permet de saisir définitivement leurs rôles respectifs.
Régulièrement, le Directeur Général (DG) d’une entreprise a besoin d’informations pour lui permettre de prendre les meilleures décisions. Pour cela, il s’appuie sur les rapports du contrôleur de gestion. Celui-ci lui livre des informations financières essentielles, comme la source des revenus, leurs fréquences, les dépenses, etc. Ainsi, ces rapports de gestion permettent au DG de prendre les orientations de l’entreprise les plus adaptées et de pouvoir justifier ses choix devant le conseil d’administration et les actionnaires.
À l’inverse, le contrôle interne est totalement indépendant de la Direction Générale puisqu’il permet de contrôler les erreurs et la fraude éventuelle, dont celles du DG. Le contrôle interne permet de veiller au respect des processus, des procédures, des lois et des normes. L’indépendance de ses contrôleurs internes lors des audits est donc primordiale. Il rapporte directement ses conclusions au conseil d’administration.
Malgré un terme commun qui peut parfois rendre leurs différences confuses, le contrôle interne et le contrôle de gestion relèvent de champs d’action particuliers, de démarches spécifiques et d’une place dans l’organigramme hiérarchique bien définie. Complémentaires, ils permettent de participer à la bonne santé de l’entreprise et se révèlent être de puissants outils de gestion.